En Israël, fini l’abstinence des HSH pour donner son sang.
C’est une mesure présentée comme « importante et historique vers l’égalité pour la
communauté homosexuelle » . Début janvier 2018, Magen David Adom (les services d’urgences médicales israéliens) ont annoncé l’ouverture du don du sang aux hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (conventionnellement désignés par l’acronyme HSH).
Auparavant, tout homme ayant eu une relation sexuelle avec un autre homme devait
respecter une année entière d’abstinence (soit 12 mois) après le dernier rapport pour pouvoir prétendre à un don du sang, comme c’est toujours le cas actuellement en France.
Considérant cette procédure comme « inadaptée et non réaliste », la députée Meirav Ben-Ari (connue pour avoir révélé dans la presse israélienne avoir fait un enfant avec son meilleur ami gay en 2016) s’est alliée à une association LBGT et de lutte contre le SIDA pour faire changer les choses.
C’est grâce à la mise au point d’un nouveau « processus », consistant à une deuxième
analyse après un laps de temps donné (4 mois) du sang des HSH, que le ministère de la santé d’Israël a validé cette ouverture aux homosexuels pour une durée « test » de deux ans.
Et ailleurs ?
En France, depuis 2016, les HSH doivent respecter cette abstinence de 12 mois pour
prétendre au don du sang. Avant cette date, il était tout simplement impossible pour eux de donner leur sang. Une évolution perçue à l’époque comme une « demie-mesure » et toute aussi discriminante.
En Décembre dernier, face aux nombreuses demandes de suppression de cette obligation,
le Conseil d’État français a réaffirmé vouloir conserver ce délai d’abstinence. La France ne semble donc pas prête à suivre l’exemple d’Israël ni même du Royaume-Uni, qui l’été dernier à décider d’abaisser le délai d’abstinence à « seulement » 3 mois.
Les États-Unis, suite au triste épisode d’Orlando, et face à l’impossibilité des HSH (visés
par cet attentat) de donner leur sang aux victimes, le gouvernement a promis d’étudier la question de suppression du délai d’abstinence. Peut-on espérer un pas en avant vers l’égalité comme Israël l’a fait?
Quentin Lemaire
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