Avec ses neuf sites culturels inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, Israël est un pays hors normes. De plus, dix-huit sites sont inscrits sur la liste indicative du pays, que l’Etat d’Israël a l’intention de proposer à l’UNESCO.
Les grottes de Maresha et de Bet-Guvrin en basse Judée, un microcosme du pays des grottes (2014)
Entrées au Patrimoine Mondial en 2014, les grottes de Maresha et de Bet-Guvrin se trouvent au cœur d’un site archéologique comprenant plus de 3500 chambres souterraines, creusé au VIIIe siècle av. JC. Ce site est un puissant témoignage de la mosaïque culturelle de la région à l’époque des croisades. Ces caves servaient de citernes, de moulins à huile, de bains, de colombiers, d’étable, de lieu de culte, d’abris pour les périodes difficiles, et à ses extrémités, de zone funéraire.
Ce site souterrain témoigne d’un exemple éminent d’utilisation traditionnelle d’un sous-sol de calcaire crayeux épais, par l’établissement de grottes artificielles et de réseaux favorables à de multiples usages économiques, sociaux et symboliques, de l’Âge du fer aux Croisades.
Lieux saints bahá’is à Haïfa et en Galilée occidentale (2008)
Les lieux saints bahá’is témoignent d’une valeur universelle exceptionnelle, car le mausolée de Bahá’u’lláh et le mausolée du Báb, les lieux les plus saints de la religion bahá’ie constituent un témoignage de la tradition puissamment enracinée du pèlerinage bahá’i. Ils ont aussi un sens profond et sont précieux pour les adeptes de la foi bahá'ie en tant que sites sacrés associés aux deux fondateurs de ce courant religieux.
Le baha’isme est une religion abrahamique et monothéiste, proclamant l’unité spirituelle de l’humanité. Les deux sites ont été inscrits au Patrimoine Mondial en 2008.
Masada (2001)
Masada est une forteresse naturelle qui domine la Mer Morte dans le désert de Judée. Elle est le symbole de l’ancien royaume d’Israël et de sa destruction brutale face à l’armée romaine en l’an 73. La forteresse fut construite par Hérode le Grand, roi de Judée, qui régna de l’an 37 à l’an 4 av. JC. Masada a une valeur emblématique pour le peuple Juif, puisqu’elle a été le dernier refuge des survivants de la révolte de patriotes juifs face aux Romains.
C'est également un site archéologique de monumental puisque les vestiges du palais d'Hérode sont des exemples parfaitement intacts du style architectural de l’époque, tandis que les travaux de siège, intégralement conservés, sont les plus complets du monde romain.
Nécropole de Bet She’arim – Un haut lieu du renouveau juif (2015)
Taillée dans les versants calcaires des collines bordant la vallée de Jezre’el, une série de catacombes a été construite par l’homme à partir du IIe siècle apr. JC. Ce lieu est devenu le principal lieu de sépulture juif en dehors de Jérusalem.
Les catacombes de Bet She’arim reflètent l’influence de l’art romain classique intégrant des images humaines, des inscriptions et des détails décoratifs et contiennent des motifs iconographiques et des inscriptions multilingues témoignant de l’interaction interculturelle entre le monde artistique culturel gréco-romain d’Europe, l’Asie, la Mésopotamie et le monde culturel juif.
Route de l’encens – Villes du désert du Néguev (2005)
La Route de l'encens était un réseau de routes marchandes couvrant plus de 2000 kilomètres, destiné à faciliter le transport de l'encens et de la myrrhe depuis le Yémen et le sultanat d'Oman, dans la péninsule Arabique, jusqu'à la Méditerranée.
Les quatre villes nabatéennes d'Haluza, Mamshit, Avdat et Shivta, avec les forteresses associées et les paysages agricoles qui les reliaient à la Méditerranée, sont situées sur une portion de cette route, dans le désert du Néguev, dans le sud d'Israël. Ensemble, elles témoignent du commerce extrêmement lucratif de l'encens qui a prospéré entre le sud de l'Arabie et la Méditerranée du IIIe siècle av. JC. jusqu'au IIe siècle ap .JC. , et de la façon dont le désert aride a été colonisé par l'agriculture grâce à des systèmes d'irrigation très sophistiqués.
Sites de l’évolution humaine du mont Carmel : les grottes de Nahal Me’arot / Wadi el-Mughara (2012)
Situé dans l’un des récifs fossilisés les mieux préservés de la région méditerranéenne, le site abrite des gisements culturels représentant un demi-million d’années d’évolution humaine, depuis le Paléolithique inférieur jusqu’à nos jours. Il est reconnu comme offrant un cadre chronologique définitif à une période essentielle du développement humain.
Les découvertes archéologiques témoignent de la présence d’humains modernes, de la pratique d’enterrements, des premières manifestations de l’architecture en pierre et de la transition de la chasse et de la cueillette vers l’agriculture.
Les grottes de Nahal Me’arot/ Wadi el-Mughara constituent un site central de la culture natoufienne dans sa zone principale méditerranéenne. Cette importante culture régionale de l’Épipaléolithique tardif représente la transition du mode de vie paléolithique au mode de vie néolithique, de communautés nomades vers des communautés sédentaires complexes. Le site a été intégré au Patrimoine Mondial en 2012.
Tels bibliques – Megiddo, Hazor, Beer-Sheba (2005)
Les « tels » sont des tertres préhistoriques de peuplement. Ceux-ci sont caractéristiques des plaines de la Méditerranée dont plus de 200 sont répertoriés en Israël. Les tels de Megiddo, Hazor et Beer-Sheba abritent d’importants vestiges de cités aux liens bibliques. Ceux-ci font également partie des plus beaux exemples de systèmes d’adduction d’eaux souterraines, très élaborés et créés pour desservir de denses communautés urbaines. Leur construction reflète également l’existence d’une autorité centralisée, d’une agriculture prospère et du contrôle de routes commerciales importantes.
Les trois tels ont en commun le témoignage d'une civilisation disparue : celle des villes cananéennes de l'âge du bronze et des villes bibliques de l'âge du fer.
Vieille ville d’Acre (2001)
Acre est une ville portuaire fortifiée historique où les établissements humains se sont succédés sans interruption depuis l'époque phénicienne.
Deux périodes historiques ont façonné le visage d'Acre tel qu'on le connaît aujourd'hui : la période des croisades et la fin de la période ottomane. La cité actuelle est caractéristique des villes fortifiées ottomanes des XVIIIe et XIXe siècles et des perceptions musulmanes de l'urbanisme, avec des rues étroites qui serpentent et d'élégants bâtiments publics et résidentiels.
La nature particulière de l'évolution de la ville a permis de préserver son caractère de ville portuaire, avec son mélange d'édifices publics, de caravansérails et d'édifices religieux côtoyant des marchés, des petites échoppes et de grands quartiers résidentiels, avec également un port actif qui demeure une source de revenus et une porte d'entrée dans la ville. La plupart des bâtiments d'Acre ont conservé la forme qui était la leur à l'époque de leur construction.
Ville blanche de Tel-Aviv – le mouvement moderne (2003)
La ville de Tel Aviv a été fondée en 1909, au nord du port fortifié de Jaffa, sur les collines qui bordent la côte orientale de la Méditerranée. Sous le mandat britannique en Palestine, elle est devenue un centre urbain florissant, le plus grand centre économique et urbain d'Israël.
Dans la ville sont classés depuis 2003 trois zones distinctes : la Ville blanche au centre de la métropole, Lev Hair et l'avenue Rothschild, et le quartier Bialik.
La Ville blanche de Tel Aviv a été construite à partir des années 1930 selon le plan d’urbanisme de sir Patrick Geddes. Elle est la synthèse des diverses tendances du mouvement moderne en matière d'architecture et d'urbanisme au début du XXe siècle. Ces influences ont été adaptées aux conditions culturelles et climatiques du lieu, de même qu'intégrées aux traditions locales. Il s’agit d’un exemple remarquable d'urbanisme et d'architecture des villes nouvelles du début du XXe siècle.
Article écrit par :
Elodie Glardon, membre de PankulturA
08/12/0217
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