Un pays multilingue
Une des particularités de la culture israélienne réside dans la diversité des langues parlées au sein du pays.
En Israël, les deux langues officielles sont l'hébreu et l'arabe. L'hébreu en tant que langue maternelle regroupe plus de 50% de la population israélienne. Il est également la langue officielle dans les écoles et les universités et est prioritairement utilisé par l'État. La langue arabe quant à elle représente environ 20% des lanques parlées en Israël. Les autorités gouvernementales essaient de réformer le système éducatif afin de donner plus d'importance à l'arabe. Selon eux, il n'y a aucune raison pour que les arabes d'Israël soient obligés d'étudier l'hébreu alors que les jeunes juifs israéliens sont exemptés de cours d'arabe. Grâce à une réforme de 2011, l'arabe, qui n'était auparavant qu'une option, devient obligatoire dès la 6ème dans 200 écoles.
Au-delà des deux langues officielles, on retrouve une multitude d'autres langues employées couramment en Israël. L'anglais et le Russe sont très populaires dans le pays. Le Russe est d'ailleurs considéré comme une langue principale car il représente 15% des langues parlées au sein de la population. La communauté russe d'Israël est très importante suite au mouvement d'immigration à la fin des années 1980. L'anglais est surtout utilisé pour une question pratique : il est écrit sur les différentes signalisations et panneaux pour les étrangers et les touristes.
Malgré sa réputation francophone, seulement 4% de la population d'Israël parle français. Il
existe également des langues traditionnelles juives. Le yiddish, langue germanique qui
descend de migrants de l'Europe de l'Est et qui est parlé couramment par 200 000 israéliens et le ladino, venant du vieux castillan et parlé par environ 100 000 israéliens.
Aravrit : une nouvelle langue de coexistence
Aravrit est une nouvelle langue expérimentale dérivée de l'arabe et de l'hébreu qui permettrait aux deux populations de lire les mêmes mots. Créée par la typographe israélienne Liron Lavi Turkenich, cette langue naît de la fusion de l'alphabet hébreu et arabe. Chaque nouvelle lettre est composée d'une partie supérieure « arabe » et d'une partie inférieure « hébreu ».
Liron Lavi Turkenich est originaire de Haifa, une ville où arabes et juifs cohabitent. Ce sont
les panneaux de signalisation écrits dans les deux langues qui ont inspiré la typographe.
Elle a donc voulu imaginer une façon de combiner arabe et hébreu pour permettre aux
habitants de « vivre ensemble », de se comprendre et de se sentir plus intégrés sans
distinction.
« L’hébreu et l’arabe ont des histoires incroyables. Nous ne devons pas les effacer.. C’est
la même chose que la situation politique : nous ne pouvons pas commencer à zéro. »
Elle a donc combiné les 22 lettres de l'alphabet hébreu avec les 29 lettres de l'alphabet arabe pour ensuite créer un nouvel alphabet Aravrit composé de 638 symboles. Selon elle, toute personne parlant hébreu ou arabe serait capable de lire cette nouvelle langue. Par exemple, le mot Aravrit pour « paix » se lirait « salaam » dans la moitié supérieure et « shalom » dans la moitié inférieure.
Elle a testé son nouveau système d'écriture sur des passants et elle a constaté que les juifs et les arabes israéliens comprenaient sans problème l'Aravrit. Son initiative a beaucoup fait parlé en Israël et a généré de nombreux commentaires très positifs. Elle est déjà considérée en Israël comme la typographie de la paix.
Article écrit par :
Gaëlle Robin, membre de PankulturA
21/11/2017
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