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  • Photo du rédacteurTeam PankulturA

L’ÉCONOMIE ROUMAINE

Arriéré, rural et pauvre. Voilà 3 adjectifs que plus d’un français pourrait utiliser pour qualifier la Roumanie tant il est difficile d’associer l’image de richesse à ce pays d’Europe de l’Est. Pourtant, cet État présente d’excellents résultats en matière de développement et de croissance cette dernière décennie. Focus sur une économie qui n’a pas à rougir de ses atouts et qui pourrait devenir l’un des piliers du développement européen dans les années à venir.


Un dynamisme peu connu


Bien que peu médiatisée, la Roumanie, pays de 19 millions d’habitants, fait partie intégrante de l’économie mondiale, en témoignent son intégration à l’Union Européenne en 2007 et son adhésion à l’OMC. En revanche, le pays ne fait pas partie de l’espace Schengen, et ce pour une raison assez polémique, puisque selon certains spécialistes de la question européenne, les Pays-Bas feraient blocus. La Roumanie est dotée de Constanta, le plus grand port de la mer Noire, qui viendrait concurrencer directement Rotterdam, actuellement premier port du continent en termes de flux de marchandises. Malgré cela, la Roumanie a su profiter de sa position stratégique que constitue son accès à la mer pour développer son économie. Il est vrai que ce pays, qui peut paraître arriéré aux premiers abords, connaît la croissance économique la plus importante de l’UE (6,9% en 2017 selon Eurostat), essentiellement alimentée par une balance commerciale positive, le montant des exportations étant supérieur à celui des importations du pays.

Pourtant, en 2009, l’économie Roumaine qui était déjà en plein boom a subit de plein fouet le ralentissement de l’activité économique Européenne puisque le pays en été dépendant. Ainsi, les Investissements Direct à l’Etranger (IDE) à destination de la Roumanie ont beaucoup diminué pendant la crise. Les lacunes de l’économie roumaines telle que la faible productivité ont rapidement été sanctionnées, ce qui a aggravé la situation économique du pays en plein développement. Mais cette jeune économie a su se redresser plus vite que ses voisins à la sortie de la crise. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le taux de chômage actuel en Roumanie n’est que de 5,4% contre 9% en France actuellement. C’est notamment grâce à une main d’œuvre qualifiée, flexible et peu coûteuse que le pays est parvenu à tirer son épingle du jeu. De plus, le pays bénéficie depuis 2005 d’une fiscalisation simple et avantageuse avec un taux d’imposition unique de 16%, qui s’applique tant aux revenus des ménages qu’aux profits des entreprises. Ces atouts économiques ont récemment favorisé le retour à la hausse des investissements étrangers sur le territoire roumain. Plusieurs secteurs sont plébiscités. L’automobile avec un nombre croissant de constructeurs qui s’installent dans le pays en espérant connaître le même succès que Dacia, la filiale de Renault. L’aéronautique, Airbus a inauguré une usine à Brasov en 2016. Mais aussi la technologie, la Roumanie a le débit internet le plus rapide d’Europe et le 10e mondial, loin devant la France dont le réseau internet n’est que 21e au niveau européen. Un argument indéniable pour susciter l’intérêt des start-ups dans ce domaine. Les Echos comparent même la Roumanie à la Sillicon Valley de l’Europe tant ce territoire pourrait devenir le nouveau hub de la high-tech européenne.


Un territoire plein de talents


L’Histoire de la Roumanie marquée par le communisme joue actuellement un rôle dans l’économie roumaine. Effectivement, le régime a, dans le passé, beaucoup insisté sur les programmes axés sur les sciences et l’informatique. Les jeunes cadres urbains constituent donc aujourd’hui non seulement une main-d’œuvre bon marché avec un salaire avoisinant les 400 € par mois, mais aussi très qualifiée. Autre conséquence positive de la période communiste, les femmes issues de la génération Y sont tout autant aptes à travailler dans les nouvelles technologies que les hommes. Ainsi près de 30% des développeurs embauchés dans la capitale roumaine sont des femmes. Héritage du passé où tout le monde, quelque soit son sexe, devait participer à la création de richesse. Bucarest apparait donc comme l’une des capitales les plus paritaires dans l’emploi des cadres, devant Londres.


Des défis à relever


Cependant, la jeune économie roumaine est dorénavant face à des défis à la hauteur de son développement. Les jeunes actifs qualifiés ne se satisfont pas des salaires qu’ils perçoivent sur le territoire roumain. Conscients des revenus auxquels ils pourraient prétendre chez leurs voisins européens, les cadres son tentés de fuir le pays. La Roumanie doit donc mettre en place une politique favorisant le Brain Gain afin de contrecarrer ce phénomène de fuite des cerveaux. Aussi, le problème majeur de la Roumanie, tout comme ses voisins d’Europe de l’Est est la concentration des activités. La quasi-totalité des entreprises qui installent leur siège social dans le pays, choisissent Bucarest comme lieu de villégiature. Or, la centralisation de la création de richesse à Bucarest est regrettable. De nombreux experts encouragent le pays à développer une politique favorisant le polycentrisme. D’autant plus que la Roumanie dispose de métropoles de second plan telles que Constanta, Cluj-Napoca, Timisoara, Brasov et Constanta, capables d’accueillir des industries. C’est un défi de taille pour la Roumanie mais aussi pour la Bulgarie qui une problématique comparable. Les investissements pour aménager les régions périphériques est donc devenu un enjeu majeur pour permettre aux économies d’Europe de l’Est d’exploiter pleinement leur potentiel sur la scène européenne

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