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  • Photo du rédacteurTeam PankulturA

Sorcière, c’est un métier !

Qu’elles soient brûlées ou adulées, les sorcières sont au cœur des polémiques en Roumanie. Comme vous le savez la Roumanie est un pays de cultes et de croyances : pleurer durant la nuit du nouvel an porte malheur, sauf si l'on porte des sous-vêtements rouge ; une montre qui s'arrête après minuit annonce une mort prochaine ; du romarin sous l'oreiller permet de voir en rêve son futur conjoint ; faire la vaisselle à la Saint-Jean attire le deochi (le mauvais œil) …📷


En effet, depuis des décennies les sorcières roumaines font parler d’elles à travers le monde. Jeteuses de sorts, désenvoûteuses ou liseuses d'avenir, elles attirent des milliers de couples, conjoints, amants, malades ou encore politiciens venant du monde entier, avec un désir de réussite ou de vengeance.


Emploi précaire pendant des décennies, les sorcières ont réussi à se populariser durant les quarante dernières années. En Roumanie se demander si on croit aux sorcières n’est pas envisageable. Il existe un concours international des sorcières, qui compte près de 270 participants, les personnes ne cachent pas de leurs nombreuses séances de sorcellerie... En 2009, le politicien Mircea Geoana, candidat à la présidence, s'est plaint d'avoir reçu des "attaques d'énergie négative" durant un débat télévisé. A Bucarest, 4 habitants sur 10 consultent une sorcière "de façon régulière ou occasionnelle", selon une enquête du laboratoire de sociologie de l'Ecole nationale d'études politiques et administratives.


L’augmentation de ce chiffre est dû à la nature craintive des roumains face à leur avenir. Les sorcières sont des éléments rassurant pour eux, mais à quel prix ?

D’une dizaine d’euros à près de 500 000 euros, la sorcellerie n’a pas de prix. Les tarifs varient en fonction de la prestation et de la difficulté à exécuter le souhait du client. Pour lire votre avenir dans un jeu de tarot, cela vous coûtera à peine 10 euros. Néanmoins les prix grimpent vite en fonction du nombre de personnes touchées, de la distance à laquelle elles se trouvent, mais aussi de la finalité de l’action. Plus un souhait est important plus la prestation coûtera cher.


Comme sur tous les marchés, il existe des leaders, des sorcière de luxe à la renommée internationale. Mais difficile de faire la différence entre les sorcières talentueuses et les charlatans. D’autant plus que le marketing se répand également dans ce secteur. Site internet, page Facebook, publicités, carte de réduction, tarifs dégressifs : tout est là pour inciter le client. Difficile de s’y retrouver !


Beaucoup se sont fait avoir, ce qui est le cas de Oana Zavoranu, star roumaine du petit écran, qui aurait versé plus de 200 000 euros à une "désenvoûteuse" fin de 2011, afin de briser le sort que lui aurait jeté sa belle-mère. Comme beaucoup s’y attendait, les résultats ont été très décevant. Portée devant les tribunaux, l'histoire a fait les gros titres des journaux et a insisté la population à être plus méfiant. La publicité pour la sorcellerie a été interdite et le fisc a décidé de taxer les sorcières. Depuis janvier 2012, elles figurent au classeur des occupations de Roumanie, rubrique 516 - Services à la personne -, sous l'intitulé "Travailleurs décrivant le passé et prévoyant les événements futurs".


Nous pouvons donc le dire, être sorcière c’est un métier !

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