Fernando Botero, le porte-drapeau engagé de l'art Colombien
Fernando Botero, originaire de Medellin, est sans doute l’artiste colombien vivant le plus célèbre au monde. Il est à la fois peintre et sculpteur, et son travail est facilement reconnaissable grâce à ses personnages aux formes voluptueuses qui lui ont permis de marquer l’histoire de l’art contemporain.
Dans ses œuvres, il représente souvent des scènes de la vie quotidienne des colombiens ou encore les atrocités des violences contemporaines en Amérique Latine notamment, à cause des conflits liés aux guerres de la drogue ou aux abus de pouvoir. La plupart de ses œuvres peuvent être considérées comme une critique sociale ou politique. Il revendique en effet une dimension politique dans ses œuvres, comme dans sa série « El dolor de Colombia », une série de tableaux montrant les violences subies par la population colombienne à cause des conflits dans son pays natal. Lors de l’inauguration de cette exposition, l’ambassadrice de Colombie au Mexique (Camille Osorio Isara) précisait que : « l’objectif est de faire connaitre la réalité de la violence en Colombie, des évènements qui ont rempli de sang et de douleur notre histoire récente, mais qui nous averti en même temps que nous devons faire quelque chose pour que cette réalité difficile ne se reproduise plus. […] Mais ce sont précisément des actions comme celles-ci qui permettront à la société d’ouvrir les yeux et de lutter pour un changement social »
Fernando Botero a tenu à offrir à sa ville d’origine, Medellin, une sculpture d’oiseau, symbole de paix et de stabilité. Celle-ci fut installée dans le Parc des Sculptures de la Place Botero. Mais en juin 1995, la sculpture fut en partie détruite lors d’une explosion faisant plusieurs morts et blessés. Horrifié par cet acte, Botero demanda à ce que la sculpture ne soit pas enlevée mais en fera installer une nouvelle à ses côtés. Ce choix est, pour lui, nécessaire pour ne pas oublier ce drame. Mais c’est aussi une façon de symboliser la paix pour cette ville, ainsi que le renouveau du peuple colombien.
Le street art au service de la paix
A Bogota, le street art fait désormais partie de la culture locale et permet à la ville d’attirer des visiteurs. Les œuvres sont devenues, au fil du temps, monumentales. Comme la fresque « La paz es nuestra », peinte dans une rue de la ville.
Les murs de la capitale (et d’autres villes comme Cali) sont recouverts de ces fresques qui représentent un moyen d’expression pour les artistes. Ils créent un relais d’espoir pour les colombiens, après avoir connu des décennies de violence. Ces fresques illustrent la guerre, la volonté de trouver la paix ou encore la célébration de la vie. Le street art n’est plus perçu, en Colombie, comme une dégradation mais comme un « serviteur de la paix » permettant de « transmettre un message qui ouvre les esprits » (selon DjLu, un street artiste colombien). La contestation politique et sociale peut s’exprimer librement grâce à cette forme d'art qui est accessible à tous, en prenant place au milieu du quotidien des colombiens.
Article écrit par:
Emeline Pecque, membre de PankulturA
27/12/2016
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