Coraline, membre de PankulturA, est revenue pour nous sur son séjour en Colombie. Découvrez ses souvenirs et impressions sur le pays qui l'a accueilli pendant de nombreux mois.
Quand es-tu partie, et combien de temps?
Je suis partie étudier en Colombie en 2014, dans le cadre d’un échange au semestre 3, durant mon DUT Techniques de Commercialisation à Grenoble. Les cours commençaient en Août, je suis donc partie fin Juillet, avec les 5 autres sélectionnés de la promotion, et nous sommes revenus fin Décembre. Mais la même année, je suis repartie là-bas pour faire mon stage de fin d’étude à l’Ambassade de France, d’Avril à Juin 2015. Pourquoi as-tu choisi de partir en Colombie? Qu'est-ce qui t'as donné envie d'aller en Colombie plutôt qu'ailleurs?
J’avais le choix entre la Colombie et le Québec. J’avais d’abord pensé à choisir le Québec pour améliorer mon anglais, mais j’avais finalement plus de chance de progresser en espagnol en Colombie que de progresser en anglais dans une province francophone du Canada. Et la Colombie est une destination moins commune, c’était la promesse d’une expérience vraiment inédite, d’une vraie fracture culturelle. Quelles études as-tu fait là-bas? Quelles sont les différences de la vie étudiante comparé à la France ?
C’était pendant mon DUT TC, donc des études tournées vers le marketing et la gestion. Mais le format IUT n’existe pas là-bas, j’étudiais donc à la Faculté d’Économie de l’Université Nationale, à Bogotá. Les différences notoires c’est déjà la taille de l’université, c’est une véritable ville dans la ville. C’est très agréable, très vert. La plus grosse différence est néanmoins la qualité des relations entre étudiants, mais aussi entre étudiants et professeurs. C’est très facile de créer un contact et de se faire très vite de vrais amis. Les relations sont beaucoup moins compliquées ou codifiées qu’en France. Avec les professeurs il en va de même, il y a plus de proximité, plus d’interactions, un vrai accompagnement personnel. Il n’y a pas cette distance voir cette relation de total surplomb que peuvent aborder certains professeurs français. C’est aussi plus lâche, vous pouvez sortir pour passer un appel, aller chercher à grignoter, tant qu’une fois revenu vous êtes attentif et que vous participez. Une dernière différence, c’est la dose de lecture. Il y a tellement à lire que généralement les élèves se divisent les lectures entre copains et s’échangent les notes.
Les souvenirs que tu retiens le plus / les endroits que tu as préférés?
Difficile de choisir, je n’ai jamais vécu autant de choses en si peu de temps. Ça a été un vrai condensé d’émotions fortes du début à la fin, je me prenais des claques tous les jours. En tout cas quand je repense à la Colombie, c’est de la musique et des sourires qui me viennent à l’esprit, et plein de couleurs. Et cette sensation merveilleuse d’être hors du temps, paisible.
Si je devais quand même citer un endroit, je dirais l’Amazonie, qui a été mon plus beau voyage dans le pays. Ça a été des moments magiques, où j’ai dormi dans la jungle, dansé, fumé et discuté avec des indigènes, observé des mygales à la lampe de poche ou câliné des bébés caïmans. J’ai même vu des dauphins roses et pêché du piranha. Je me souviens, quand j’ai remonté l’Amazone dans une petite barque à moteur, avoir eu un sentiment spéciale, presque une envie de pleurer tellement l’émotion d’être là était forte, tellement c’était magique. Je choisirais ce moment.
Qu'est-ce qui t'as le plus surpris?
La simplicité incroyable des gens, cette facilité de contact et de partage avec eux. Les paysages également, je ne pensais pas qu’un seul pays pouvait en offrir d’aussi différents. Voyager là-bas, c’était comme faire le tour du monde en un seul pays : vous avez les grandes vallées de café, les hautes montagnes des Andes, les déserts rouges ou gris, les plages sauvages du Pacifiques ou celles féeriques des caraïbes, des villes immenses, la jungle amazonienne...Il faudrait une vie entière pour tout découvrir. Ce qui m’a également surprise, c’est le sentiment de sécurité. Évidemment il faut rester prudent dans certaines régions, les conflits sont une réalité, mais la vie y est éloignée de celle que l’on pourrait imaginer de l’Occident. L’insécurité à Bogotá revient à celle de certains quartiers de Paris ou toute grande ville du monde par exemple. Il faut juste faire un peu attention, ne pas tendre la perche (no dar papaya selon l’expression colombienne), et la vie y est douce et normale.
Pourquoi avoir voulu faire découvrir la Colombie en rejoignant PankulturA?
Je reste très attachée à ce pays, et c’est très important pour moi que les gens en aient une autre vision. Non la Colombie ne se résume pas qu’à la cocaïne ou aux FARC, c’est aussi une terre pleine de merveilles habitée de gens merveilleux, qui aimeraient pouvoir se défaire de cette image pour avancer. La cocaïne, on ne la voit pas là-bas, personne n’a les moyens d’en prendre, c’est un marché invisible, mais aux conséquences bien trop visibles.
Et pour finir, aimerais-tu y retourner?
Bien sûr, c’est même prévu ! J’attends d’avoir le temps et l’argent mais j’y retournerai, peut-être que j’y travaillerai un temps qui sait. J’ai également beaucoup de mes amis colombiens qui étudient en France, donc je voyagerai en Colombie quand ils seront rentrés pour être avec eux sur place. En tout cas, je conseille cette fabuleuse destination à qui que ce soit !
Article écrit par:
Coraline Derbier, membre de PankulturA
23/01/2017
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